S’associer, facile… ou pas ?

Lorsque j’ai démarré l’entrepreneuriat, je cherchais un associé parce que j’étais convaincue que nous serions plus forts à 2 que toute seule.

J’ai rencontré différents entrepreneurs, sans ressentir que nous avions la même approche.

Et puis, j’ai été mise en relation avec un entrepreneur qui avait des compétences complémentaires aux miennes, des compétences communes, sur le même secteur d’activité. A nous deux, nous couvrions tous les domaines de gestion de l’entreprise.

Il était réticent à nous associer avant d’avoir expérimenté la collaboration ; c’est pourquoi, j’ai fermé ma société et j’ai été salariée de sa structure. Nous avions convenu, oralement, que cette association aurait lieu après avoir prouvé mes compétences dans mes domaines d’expertise.

Et pourtant, malgré des réussites professionnelles reconnues et mon contrat rempli, cette association n’a pas abouti car j’ai compris qu’il n’était pas prêt à « partager ».

Après un engagement « comme si c’était ma société », je suis repartie sur l’entrepreneuriat.

En appartenant à différents réseaux et en créant des groupes de travail entre pairs, j’ai rapidement cherché les solutions alternatives pour répondre aux attentes que j’avais dans ma recherche d’un associé.

Cette jolie expérience dans mon parcours professionnel m’amène à accompagner des personnes qui cherchent à s’associer en les aidant, entre autres :

  • à formuler leurs attentes individuelles,
  • à exprimer leurs objectifs communs,
  • à comprendre le mode de fonctionnement de chacun,
  • à identifier les points forts de cette association,
  • à relever les difficultés, les craintes, les risques qu’ils pourraient rencontrer,
  • à mesurer leur capacité à les surmonter,
  • à anticiper la réussite de leur divorce professionnel, etc.

Car, en effet, une association, c’est comme un mariage professionnel. Il est composé de « hauts », de « bas », de réussites, d’erreurs. C’est le dépassement des obstacles qui renforce la relation et qui en fait une union réussie.

Dans une association, les questions juridiques et financières sont clairement (le plus souvent) posées dans un contrat mais la place de l’humain est peu (ou pas) prise en compte.

Et pourtant, dans le cas d’une association avec un contact quotidien, ce sont des personnalités qui s’associent. Est-il utile que j’évoque le fait que le plus difficile dans une société est la gestion humaine ?

Au démarrage d’un projet, voici 3 questions qui permettent de réfléchir aux raisons pour lesquelles vous souhaitez vous associer :

  • Qu’est-ce que j’attends d’une association ?

o  Être rassuré sur le fait que des personnes croit en moi ? En mes compétences ? En mon projet ?

o  Avoir du soutien au quotidien dans mes prises de décision ?

o  Me sentir moins seul ?

o  Avoir moins peur ?

o  Avoir plus d’argent pour démarrer ce projet ?

o  Trouver une personne de confiance qui possède des compétences que je n’ai pas ?

  • Est-ce que je pense sincèrement que le fait d’avoir un associé pourrait véritablement remplir cette (ces) attente.s ?
  • Quel type d’associés je cherche ?

o  Un associé qui par essence investit dans mon entreprise parce qu’il a confiance en moi pour faire fructifier son argent avec une perspective de revendre ses parts à 5 ans par exemple.

o  Un « love money » : un proche qui investit dans mon entreprise pour m’aider personnellement, parce qu’il veut me montrer qu’il me soutient.

o  Un associé qui pourrait envisager de prendre un emploi dans mon entreprise le jour où l’entreprise le permettra.

o  Un associé qui a un tempérament d’entrepreneur et qui est prêt à quitter son emploi actuel pour m’aider à développer : il a le goût du risque et l’envie de se dépasser à mes côtés. S’il peut aussi assumer des décisions et des responsabilités : c’est un potentiel co-gérant.

Dans le cas d’une association déjà consommée et peu « heureuse », un accompagnement est également possible.

Tout mettre à plat pour reconstruire des fondations solides est-il un signe de sagesse des individus ?

Si l’association est un bâtiment, les fondations ne sont-elles pas ce qui va lui permettre d’être solide et pérenne ? Où en êtes-vous sur ces questions ?

Sandrine TOUITOU